Notre société, notre éducation et les croyances induites, nous ont amenés à renier ce que l’on est, ce que l’on est vraiment, au point même de l’oublier. D’aucuns diront qu’ils savent très bien qui ils sont. Ils ont telles qualités, tels défauts, telles valeurs… Mais est-ce que c’est ça, ce que nous sommes ? Une check-list bien remplie de valeurs, caractéristiques et traits physiques ou comportementaux. Je ne crois pas. Nombre de nos « traits de caractère » ou « valeurs », sont en fait des mécanismes de défense, l’expression de nos schémas, de nos blessures, la manière dont nous nous sommes adaptés tant bien que mal à notre environnement. Idem pour les valeurs, qui reflètent en fait, le degré d’ouverture de conscience auquel nous avons accédé. De plus, ces choses-là évoluent, Si l’on se définit de cette manière, sommes-nous la même personne que celle que nous étions hier ? Avant-hier ? Il y a un an ? Il y a 10 ans ? 20 ? 40 ? … Pourtant, nous sommes toujours nous. Alors qu’est ce qui reste ? Le corps ? Nos cellules se renouvellent perpétuellement. Ce n’est donc pas ça.

Posez-vous la question. Répondez par ce que vous n’êtes pas. Aussi longtemps qu’il le faudra, pour enfin parvenir à accéder à ce qu’il reste. J’appelle cela une note, d’autres diront que c’est une partition, d’autres une essence, d’autres une couleur… Il est impossible de le définir clairement. Ce n’est pas une chose qui s’énonce ou se décrit. Ça se ressent. Les mots rabotent bien trop cette réalité trop vaste pour être énoncée. Il faut le pratiquer, jusqu’à le ressentir au fond de soi. Y parvenir demande déjà tout un travail. Il faut s’autoriser à démonter chacune des croyances, que l’on peut avoir à propos de soi et du monde. Croyances qui nous ont été inculquées ou que l’on a déduite. Il faut regarder ses peurs et les affronter, pour les faire disparaitre. Il faut faire le vide. Faire le vide et écouter. Au loin, on va commencer à la sentir vibrer. D’abord discrètement, très discrètement. Comme un chuchotement, que l’on ne saisit que trop peu. Puis, à force de tendre l’oreille. De vraiment écouter. De vraiment S’écouter. On s’entend de plus en plus clairement.
Et c’est alors qu’on comprend que toute notre vie, on a cru bon de faire taire notre petite voix, de nous raboter complètement pour nous forcer à rentrer dans un moule, qui nous contraint et nous fait mal. Nous comprenons alors pourquoi tant d’émotions négatives.Pourquoi nous avons pensé à tort, que nous n’étions jamais assez ceci ou jamais assez cela. Pourquoi nous avons pensé être un imposteur. Pourquoi nous avons reproché aux autres de ne pas faire le même effort pour y parvenir. Pourquoi nous avons voulu entretenir un jardin secret, par peur d’être rejeté, par honte de soi. Pourquoi nous avions la sensation de ne pas être à notre place. Pourquoi nous avions la sensation d’être à l’étroit, contenu, sur la retenue. Nous comprenons alors, que nous n’étions pas en colère, tristes, ou déprimés pour rien.
Nous ressentions tout cela car « les autres ». Non… Pas les autres… NOUS MÊME, nous étions empêchés de vibrer notre propre note. Par peur d’être critiqué, rejeté, de ne pas être aimé pour ce que nous sommes vraiment. Mais sans jamais avoir pris le risque d’être aimé pour ce que nous sommes non plus.
En même temps, tout ceci est assez compréhensible… Nous vivons dans une société où tout le monde doit être un LA de violon et si quelqu’un ose, par malheur, être un SI de flûte… Il s’expose à moult remarques : « raté », « marginal », « particulier », « spécial » … Et si un autre s’aventure à faire raisonner son triangle… Alors là, je n’en parle même pas ! Mais pourquoi les autres montrent autant d’hostilité dès que nous nous montrons authentiques ? Car ils font tant d’efforts pour contenir leur note et tenter de vibrer à une fréquence qui n’est pas la leur, qu’ils reprochent aux autres de ne pas faire le même sacrifice, pour une soi-disant paix sociale fictive. C’est dommage pour trois raisons : Premièrement, c’est ultra difficile et ça fait mal de tenter de vibrer quelque chose que l’on n’est pas. Donc pour soi, ce n’est pas très cool, ni même respectueux… Deuxièmement, se forcer à être autre chose que ce qu’on est, sonne faux. Donc, ça ne donne pas non plus de super résultats dans le monde des apparences. Enfin, à nous tous, nous formons l’orchestre, le UN, le TOUT. Une symphonie uniquement composée de LA de violons, qui sonnent plus ou moins juste, c’est pas jojo. Voyez ce que ça donne. Il suffit de regarder notre monde et nos relations… Alors qu’une symphonie, où tout le monde vibre sa note juste et unique, au bon moment, peut être incroyablement magique et harmonieuse.
En conclusion, par respect de soi, par respect des autres et par respect du monde, osez vibrer votre note et même si vous êtes une cymbale, faites là raisonner à travers le monde avec fierté !!!
Ps : C’est en étant unique que l’on devient irremplaçable…